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Khelios - jour 4, dans la houle de l’Atlantique



Mercredi 25 novembre, 12h30.

Le magnifique départ sous le soleil de Las Palmas nous paraît déjà loin. Les quarts s’enchaînent et le rythme de vie à bord s’installe, sous la houlette ferme et amicale de notre skipper Nicolas, qui (sans que l’on sache bien comment il fait) a même trouvé le temps de nous préparer trois pizzas pour ce midi ! Hier soir nous avions opté pour une ratatouille et des saucisses piquantes, après avoir ouvert notre première bouteille de rosé. L’intendance suit le rythme.

Cette nuit a encore une fois été bien mouvementée, avec 25 noeuds de vent et une houle bien formée. Difficile de tenir la barre pendant 1h30 en respectant les consignes du skipper, lorsque la nuit offre peu de repères visuels. Le cône de manœuvre du bateau n’est pas bien grand, entre une forte gîte trop au lof et un risque bien réel d’empennage trop à l’abatée. Nous faisons de notre mieux pour nous accoutumer à ce grand lacet de la navigation au large dans les Alizés, entre recherche de pression d’un côté, et de l’autre gain de cap sous le vent pour tenir notre route vers les Antilles.

Nous sommes tous impressionnés par les éléments qui nous entourent, mais aussi par la maîtrise de notre skipper, qui nous fait découvrir et entrevoir le quotidien d’un marin professionnel engagé dans la course au large. Il faut tenir dans la durée, et l’aide du pilote automatique est la bienvenue. Pour détendre les quarts et permettre à chacun de se reposer. Nous ne sommes pas tous des sportifs de haut niveau, capables de gérer efficacement le surcroît d’effort et de stress de la glisse dans ces conditions, avec des creux qui avoisinent 3m.

Nous sommes désormais bien amarinés et tout l’équipage peut tenir plus longtemps à l’intérieur du bateau, tout en étant efficaces pour cuisiner, ranger, laver, passer l’aspirateur. C’est important de garder un univers de vie un minimum propre et rangé pour le succès de cet exercice de promiscuité forte et de confinement volontaire. Au-delà des briefings techniques réguliers, nous trouvons aussi nos marques pour réinventer la pratique quotidienne de nos gestes usuels, mais à bord d’un voilier lancé à 8-10 noeuds dans l’océan. Le plus folklorique reste peut-être la douche d’eau de mer en plein air, avec un simple seau, à l’arrière de Khelios !

Hier, nous nous sommes déroutés l’espace de quelques heures pour aller confirmer l’absence de personnes à bord d’une barque à la dérive, croisée à proximité de notre route, au large des côtes africaines. Tenant bien sûr informés l’ARC et les autorités espagnoles, puisque nous nous trouvons encore dans leurs eaux territoriales.

L‘aventure suit donc son cours. Au dernier pointage, nous étions plutôt remontés dans le classement. Forcément, cela nous motive ! Bien sûr, nous pensons à tous nos compétiteurs, rencontrés pour certains d’entre eux dans la Marina de Las Palmas. Et nous leur souhaitons bon vent !

Cédric B. pour l’équipage de Khelios.

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