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1 + 1 - Las Perlas



Las Perlas

Après concertation de l’équipage, nous décidons de quitter Marina Flamenca à Panama pour rejoindre des petites îles appelées Las Perlas. Claude et Patrick sont à bord encore quelques jours et ils préfèrent voir les îles plutôt que de rester en ville.

Nous appareillons le 26 janvier, quittant sans regret cette marina peu accueillante. Il est 13h et nous avons 40 miles à faire. Le vent est là, les poissons aussi puisqu’en 2h nous pêchons une dorade et 2 bonites. On enlève les cannes car cela nous suffit. Les gars sont au comble de la joie, moi, je la trouve quand même bien belle cette dorade avec ses jolies couleurs qui disparaissent lorsque la vie la quitte mais il paraît que je fais du sentiment inutilement car quand il s’agit de les manger, je suis quand même bien à table, c’est vrai, alors je remballe mon cœur d’artichaut.

Nous mouillons à l’île Cantadora, un hôtel, une piste d’atterrissage, et de belles maisons. Nous irons demain. Le lendemain nous louons un petit véhicule  avec un banc de bois à l’arrière. Ces messieurs font leur mijaurée et ne veulent pas conduire ,tant pis pour eux, le siège du conducteur est confortable. Nous faisons le tour de l’île en 1h ! Il n’y a pas grand chose à voir.

Retour au bateau et direction un autre mouillage. Nous jetons l’ancre à coté d’une base militaire . le lendemain matin, on nous demande de partir car il va y avoir des manœuvres. Nous partons donc vers Isla del Rey, la plus grande île de las Perlas. Patrick et Claude doivent prendre un avion pour rejoindre Panama city puis retourner en France. Prudents, nous arrivons la veille de leur départ et allons repérer les lieux. Il y a de grandes marées sur l’océan pacifique et pour rejoindre le village nous sommes à marée basse il nous faut marcher 15mn.Un pêcheur prend notre annexe et nous dit d’aller au village, il va attendre que la marée monte et nous amènera le bateau au plus prés. Nous acceptons tout en le regardant du coin de l’œil.

Effectivement, il commence à se diriger avec sa barque vers le village, traînant notre annexe derrière lui. Il arrivera au village en même temps que nous. Nous le remercions et lui demandons où se trouve l’aéroport. Il nous fait signe de continuer tout droit. Deux jeunes militaires proposent de nous guider Il nous restait bien …..300m à faire !!!. Il faut grimper un peu et là, nous découvrons une piste «  luxueuse », bétonnée, avec un bâtiment ouvert aux 4 vents mais qui permet de s’asseoir à l’ombre pour attendre. Nous marchons le long de cette piste qui descend vers l’océan. Pratique, pour l’atterrissage ça monte donc l’avion s’arrête plus vite et pour repartir cela donne de l’élan. Au bout de la piste, un petit sentier qui descend sur la plage et là une carcasse de camionnette et ……une carlingue d’avion calcinée, encourageant non !!


Nous retournons au village et nous renseignons sur le trafic aérien. Il y a un avion par jour, pour l’heure, il faut regarder sur le billet. Nos deux marins avaient prudemment pris leur billet à Panama et il était marqué 11h le 30.01. Un Panaméen en vacances nous explique que l’heure est donnée à titre indicatif !


Retour au village où nous mangeons local : poisson entier frit, riz, 2rondelles de tomate et 2 de concombre, le menu standard, très savoureux.


Il faut quand même parler de l’eau des Perlas, elle est très limoneuse et le capitaine est très déçu car dans sa « bible » sur Panama, on parle d’eau cristalline, nous n’avons pas tous les même références au cristal. L’eau est verte à tel point qu’elle a encrassé les filtres du désalinisateur en 2 jours alors que d’ordinaire ces filtres durent un mois ! On a même cherché un moment d’où venait la panne avant de penser aux filtres. L’eau est verte mais elle est quand même à 27°C donc on lui pardonne. C’est peut-être pour cela qu’il y a autant de poissons et donc d’oiseaux. Lorsque nous sommes arrivés à las Perlas, le ciel était pleins de frégates et de pélicans. Quand je dis plein, c’est qu’il y avait des arrivées incessantes de formations en V de pélicans. Ce sont de gros oiseaux, un peu patauds et pas farouches. Un pêcheur est venu nous vendre du poisson, il l’a préparé sur sa barque (vidé, enlevé les écailles) un pélican est arrivé pour manger ce qui était rejeté et il serait venu manger le poisson sur la barque si le pêcheur ne l’avait pas chassé d’un geste de la main. Ces oiseaux sont très attendrissants.


Le soir, nous avons fait un bon repas de poisson à la plancha . Le lendemain, nous prévoyons de partir du bateau à 9h pour être sur d’être à l’heure pour l’avion. C’est encore marrée basse et les 2 loustics sont chargés de leur valise cette fois. Il font la route à pied, valise sur la tête ce qui est très couleur locale. Un bateau a lui aussi déchargé sa cargaison de personnes et de matériel : frigo, machine à laver le linge, coqs de combat enfermés dans des sacs ou des cartons, il y a de la variété sur le sentier. Nous marchons un moment à coté d’un vieux monsieur qui se déplace avec une canne. Il est habillé avec un t-shirt, un pull et un anorak !!!! c’est vrai qu’il faut se méfier de la fraîcheur matinale. Les deux marins transpirent à grosses gouttes. Petite pause pour boire un coup au village et nous voilà reparti vers l’aéroport. Au fur et à mesure que nous avançons, nous entendons de la musique et des chants. Lorsque nous débouchons sur la « salle d’attente », il y a une quinzaine de personnes qui chantent et jouent de la guitare ou du jubé. Ce sont des religieux car beaucoup portent des croix autour du cou. Il semble qu’il y ait un chef de chœur. A la fin du chant, il s’approche et nous demande d’où nous venons. Quand je réponds que nous sommes français, il nous réponds aussitôt en français en nous expliquant qu’il a vécu plusieurs années au Canada et que c’est là qu’il a appris notre langue. Il nous explique aussi que ces jeunes sont venus passer leurs congés au sein des différentes communautés des îles afin de mieux connaître la manière de vivre des gens. Les panaméens prennent facilement leurs congés annuels en janvier car c’est un mois qui fait parti de la saison sèche et c’est plus agréable.


Attendent un avion de l’armée. Claude demande au prêtre s’il a une paroisse à Panama et il nous dit qu’il est archevêque de Panama . Excusez du peu, nous avons donc rencontré l’archevêque de Panama sur une petite île perdue, au bord de la piste d’atterrissage. Plutôt cocasse non !

Les chants se sont succédés même si les quelques locaux ne participaient pas beaucoup. Vers 10h55 d’autres personnes ont commencées à arriver. Des hommes, des femmes, des enfants des chiens, des bobines de fils électriques.  Un petit homme d’une soixantaine d’années, pantalon beige et chemise blanche est arrivé. Il s’est approché des guitaristes, a demandé si on pouvait lui prêter un instrument et alors là, c’était parti mon kiki, il a commencé à jouer et à chanter, tout le monde s’est levé, les gens reprenaient les paroles en chœur et dansaient. Claude s’est plusieurs fois laissé emporté par la musique et est allé danser avec une imposante « Perlasienne ». L’avion n’était pas à l’heure évidemment mais personne ne s’en souciait, c’était joyeux, bon enfant, entraînant, délicieux. Le vacancier de la veille est arrivé, il nous a montré sa montre en rigolant.12h00,l’avion est arrivé, la fête a cessé, une femme a pris la direction des opérations, elle était flanquée d’un chien à qui on avait taillé les oreilles pour lui donner un air agressif. Ce n’était pas très réussi pour l’air et en plus il boitait.


Elle a ouvert la porte de l’avion et a commencé a décharger les colis. Comme Claude était le premier à vouloir monter, il a été embauché comme manœuvre. Finalement les bagages ont été tous casés, la maîtresse-femme a donné sont feu vert pour que tout le monde embarque. Le pilote, qui n’avait pas mis son grain de sel, a fini de bourrer quelques colis dans le nez de l’avion puis est remonté dans son cockpit. Les moteurs ont vrombi, un dernier signe à travers le hublot et la machine s’est élancée sur la piste qui plonge vers l’océan.


Et voilà, le silence est revenu, la musique raisonne encore dans nos têtes. Le groupe de religieux attend toujours son avion, ils ont récupéré leur guitare mais tous sont silencieux. Nous repartons vers le village. Bon voyage à nos moussaillons.


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