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Dala - Pour les francophones irreductibles - Par Robert



Hello les francophones,
Enfin un blog comprehensible sans avoir besoin d'un lexique des termes de marine anglais-francais. Ainsi vous saurez que le raguage de la trinquette du code zero sur le pataras de la balancine fait loffer le winch babord (c'est quand meme mieux? non)
Bon ici tout va bien, on a des vivres en abondance et nos dents ne sont pas pretes de tomber, au menu hier soir accras de morue et poisson a la marocaine, aujourd'hui crepes, j'ai oublie le gouter a base de glaces et sorbets, n'oublez pas que c'est Joelle le bosco du bord (elle fait le pain de shabbat PENDANT la navigation).
Notre capitaine est super, (je ne dis pas ca parce qu'il est en train de lire au dessus de mon epaule avec un baton) il m'a appris a faire la route avec mon index droit sur un ipad pendant que je regle les voiles avec mon index gauche sur le winch electrique, bye bye les Glenans.
Que personne ne s'inquiete, nous respectons les regles de securite a bord:
1-faire toujours la sieste avec un oreiller bien regle
2-se brosser les dents avant de dormir
3-utiliser des cotons tiges biodegradables.
Pour ce qui est du canot de survie, rien n'a change en 40 ans, il faut toujours rentrer la tige A dans le trou B et le tourner d'un huitieme de tour apres avoir libere le Glansfuchmax introuvable,... la mer est demontee... le mat est casse... le bruit assourdissant... et en plus 40 ans plus tard on cherche ses lunettes.

Eole et Neptune qui sont de bons copains font ami-ami pendant la traversee. L'un nous envoi son zephir le plus doux et l'autre se prend pour le lac du parc Borely.
On se regale, le bateau est vraiment formidable, on ne se lasse pas du confort et de la maniabilite, tout est pense avec precision et efficacite, vous connaissez Albert.

Pendant les quarts de nuit, tout est mysterieux, on distingue au loin les feux des bateaux qu'on croise et on voit dans l'eau des animaux phosphorescents, puis on pense et a 66 ans, on a beaucoup a penser.
Pour ma part, je pense a ma femme Dora que j'aime, si extraordinaire que si bernard moitessier l'avais connu, il ne serais jamais parti si longtemps sur la mer, il aurais achete un pointu marseillais et fait des ronds dans l'eau de la rade du frioul.
Je pense aussi a mes enfants qui me donnent tant de bonheur, et mes gendre et belle-fille et mes petits enfants et mon frere Henri et aussi a ceux qui nous ont quittes.

Je vous embrasse

Robert sur DALA (over)

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