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A Plus 2 - Contrastes en Colombie



Colombie : (dés) information et réalités

« …à Santa Marta en Colombie… »

A ce moment le visage de mon interlocuteur se tord, front plissé, ses yeux s’agrandissent et me fixent tandis que sa main vient soutenir le menton dubitatif du chercheur compatissant : j’étais clairement devenu l'objet de laboratoire, la curiosité dont il fallait découvrir le fonctionnement…

L’arrivée fut plutôt rock’n roll, toutes voiles dehors gennaker compris, avant de découvrir que les 3 derniers miles étaient exposés à des rafales de 30 nœuds tandis qu’il fallait communiquer notre position au Rally Control sur un canal radio en même temps que de saluer, également par radio sur un autre canal les deux bateaux garde-côtes, bardés de caméra et d’appareils photos , venus fêter notre arrivée, sans oublier de réduire un peu la voilure en cessant de confondre température (30°) et angle de gîte (30°) le tout sans rater la ligne d’arrivée formalisée par ... un récif de chaque côté…. La samba serait-elle colombienne ?

Une accueillante marina nichée au détour d’une des multiples baies bordant la Sierra Nevada, formation volcanique dont le sommet de 6000m d’altitude n’est qu’à 40 km de la côte. Les formalités vite expédiées grâce à l’organisation World Arc et la gentillesse des autorités, les premières soirées commencent en ville, sur cette agréable place arborée, débordante d’une vie jeune, animée, nonchalante grâce aux petits restaurants alignés proposant de petits plats savoureux inspirés de cuisine espagnole toute en qualité. Les retours tardifs à pieds, par les petites rues menant jusqu’à la mer et la marina, n’inspirent même pas le moindre doute sur des questions de sécurité. C’est comme « à la maison ».


La plantation de café « La Victoria »

Le café de Colombie est l’un des meilleurs du monde, tout le monde le sait, mais quand on peut aller toucher du doigt l’endroit où il pousse, çà ne se manque pas. Une heure de trajet en partie en bus pour finir en tout-terrain, à 1000m d’altitude sur des pistes escarpées, pour arriver aux bâtiments de la plantation, là où la cerise de café mure arrive des 10 000 hectares de la plantation, transportée par des conduites d’eau jusqu’aux bacs de dépulpage, de fermentation, de lavage, et autres trémies de séchage, finalisé par une légère torréfaction avant expédition vers les grands négoces de café. Un couple de propriétaires, héritiers de la plantation, venue la reprendre il y a 12 ans, pris par la passion de gérer ce difficile domaine, immense, livré aux dizaines de personnes qui y travaillent, aux caprices de la météo, à l’isolement des lieux, au yoyo des taux de change et des cours mondiaux du café, s’est pris de passion pour cet endroit cette culture et cette vie en altitude à l’air doux et léger au milieu d’une nature exubérante exceptionnelle. Le café ressemble bien à la vigne, ce n’est pas une culture, c’est plus qu’une passion, c’est une dédicace à la vie. Nous ne dégusterons jamais plus le café de la même façon Claudia, nous y verrons désormais un chef d’œuvre d’humanité. Vous vous souvenez « Out of Africa » ?

Stewart, pilote d’hélicoptère

Chaque pays a ses expatriés, sorte d’aventuriers « civilisés » partis chercher une vie éloignée des stéréotypes et des plans de carrière. Stewart, écossais, colombien d’adoption est l’un d’eux, tombé dans l’art du pilotage aux US il y a 15 ans, exerçant depuis son art de maitriser ces ventilateurs volants sur des thoniers de haute mer pour aller reconnaître les bancs de poissons. Grâce à lui et ses amis pilotes colombiens nous avons pu découvrir du ciel la majesté de la Sierra Nevada, ses vallées volcaniques, les multiples végétations, sèches avec ses cactus en maquis « en bas », dense avec sa forêt tropicale plus haut et ses bouquets de bambous dans les vallées humides ; quelques maisons, voire petits hameaux ponctuent cette immensité verte recouvrant ce qui fut autrefois la lave du feu de la terre.

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