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Manihi - La remontée des champs alizés - Encore 270 miles



9:15 heure locale - Profondeur 4910 m
Encore 24 heures passées sous les alizés. Plus tranquille tout de même, avec 20-22 nds (force 5-6) réguliers et quelques rafales à guère plus de 25 nds sous les rares grains. Pendant la journée d'hier nous avons navigué les voiles en ciseaux, GV et génois, une de chaque coté. Pour ne pas prendre de risques en cas de grain pendant la nuit, nous avons enlevé le tangon et affalé la GV pour naviguer sous génois seul. Confortable pour ceux qui dorment et pour celui de quart, et relativement efficace, 6 nds environ. Et ce matin, à la première heure (vers 6h30) remise des voiles en ciseaux pour la journée, après avoir réparé un coulisseau de GV qui s'était cassé lors d'un empannage malencontreux ! Et c'est parti à 7-8 nds. La météo ne prévoit pas changement pour la journée, mais ça devrait forcir ce soir :-( C'était trop beau !
 
.../...
Courte pause pour changer d'amure, soit : empanner la GV, enrouler le génois, enlever le tangon, remonter le tangon de l'autre coté sur le génois, dérouler le génois ... et hop ! C'est parti au 269, directement sur le haut de Ste Lucie.
.../...
 
Me revoilà.
 
Maintenant, à 11h, il nous reste 270 miles à faire. A 6 nds nous arriverons dimanche à 8h du matin. Mais nous faisons mieux que 6 nds :-)  ... d'où sans doute une arrivée dans la nuit de samedi à dimanche.
 
Coté vie à bord ... quand on parle de risques la nuit, c'est à la fois pour le bateau et l'équipage. La nuit, on ne voit ni la mer, ni les voiles. Il faut s'éclairer à la frontale et on ne voit pas tout. Il y a l'éclairage de pont à l'avant, mais c'est un peu juste. Pour le barreur il est très difficile de garder un cap précis pendant les manœuvres ; ce qui rend les interventions à l'avant périlleuses. Les voiles et les cordages claquent violemment et ça peut faire très mal si on est à coté ! En passant sur le pont la bôme peut aussi violemment passer d'un coté à l'autre (empannage non sollicité !), et si on passe par là, la tête peut jouer le rôle d'une balle de golf face à un gros club ! Outch !  Je ne parle pas du risque de se retrouver à l'eau puisque nous sommes attachés. Mais tout de même, se retrouver suspendu par son harnais à l'extérieur du bateau ... je vous laisse imaginer la frayeur !
 
Le bateau souffre aussi pendant des manœuvres d'urgence ; les voiles peuvent se déchirer (nous avons déjà réparé quelques accrocs dans la GV et le spi asymétrique) ou se détacher (nous avons déjà réparé plusieurs coulisseaux de la GV), les cordages (drisses, écoutes, bosses ...) sont étirés et tapent un peu partout ce qui peut arracher des goupilles, des manilles, tordre des chandeliers, petits poteaux en inox autour du bateau qui tiennent les filières (les "câbles-rambarde"), etc.
 
Que de malheurs en perspective ! Mais notre prudence légendaire nous a permis d'éviter de tels extrêmes ! Juste quelques moments un peu chauds qui se sont bien terminés ! Et nous avons surtout évité d'avoir à monter au mât. Au port c'est déjà difficile si il y a un peu de vent, mais en mer, on devient un pantin balancé dans tous les sens contre le mât et les haubans. Nous avions acheté un casque au cas où !
 
Pas rigolo la vie à bord cette vie à bord là ! Mais c'est celle que nous avons évitée !
 
Pour finir sur une note plus légère, la restriction d'eau a été levée. Nous avons tous pris une vrai douche ce matin ! Un bonheur simple sur un bateau ! Mais un vrai bonheur !!!

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