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Manihi - Nuit agitée



17:54.90N 26:18.40W

9:00 Heure locale
Nous l'avions vu venir dans les fichiers météo ; ce n'était pas complètement
une surprise. Mais ce fut (un peu !) plus fort que prévu cette nuit. Notre
route était entre le Cap Vert et une petite dépression locale à 200 miles au
NW des iles. Quand hier soir après diner le vent a forci (20-25 nds d'est),
nous avons pris un ris, puis le deuxième étant coincé, nous avons carrément
affalé la grand-voile et continué avec seulement le génois réduit à 1/3 !
Tout ça pour être tranquille pendant la nuit. En fait la dépression s'est
trouvée plus près de nous et le vent a soufflé à 30 nds (force 7) en moyenne
toute la nuit. Avec le pilote automatique, Manihi s'en est sorti
majestueusement ! Bon, ça secouait un peu ! Maintenant, le vent commence à
mollir autour de 20-25 nds (Quand ce sera plus calme, il faudra faire du
rangement ! Il y a de tout un peu partout dans le carré !). Nous devrions
attraper les alizés d'ici 2 jours ... enfin !

Bon, parlons de choses sérieuses. La daurade péchée hier par Bernard était
délicieuse. Pascal en a levé quatre beaux filets ; un que nous avons mangé
cru en carpaccio (coupé fin, citron, huile, sel, poivre, mariné pendant 2
heures) à midi, un régal, et le reste grillé à la poêle accompagné de riz
le soir. Vraiment délicieuse cette daurade ; chair gouteuse et moelleuse !

Aujourd'hui samedi, ce n'est pas le jour du poisson. A midi ce sera plutôt
jambon/chorizo/tortilla. Quoique nous aurions pu nous faire une petite
friture avec la dizaine de poissons volants qui ont atterri dans le cockpit
cette nuit !

La rubrique “Vie à bord” du jour c'est la gestion de l'énergie.
Sur le bateau l'électricité est vitale. Les instruments de navigation, le
radar, le pilote automatique en dépendent par exemple. Elle est stockée dans
des batteries qui peuvent être rechargées de quatre manières : l'éolienne,
le panneau solaire, le moteur, et en branchant le bateau sur une prise 220 V
; la dernière ne nous étant pas très utile en ce moment.

En dehors des utilisations essentielles, l'électricité sert aussi au frigo,
à l'éclairage du carré et des cabines, à recharger PC/tablettes/Iridium ...,
à la sono (très agréable un apéro ou un repas sur fond musical), aux feux du
bateau, à la pompe à eau douce (pour tirer l'eau des réservoirs). Tout le
jeu consiste à consommer moins que ne produisent les sources d'énergie.
Evidemment elles ne produisent pas tout le temps, ce serait trop beau !
L'éolienne quand il y a du soleil, le panneau solaire quand il y a du vent,
ou l'inverse, et le moteur quand on l'allume !

En gros, nous laissons toujours les instruments de navigation, le radar, le
pilote, les feux de navigation (la nuit seulement !) alimentés. Ensuite nous
allumons le frigo lorsque les batteries sont à pleine charge. Nous essayons
de le faire une heure par jour pour maintenir un peu de frais. Pour les PC
et autres technologies, nous les chargeons quand les batteries sont au moins
aux 2/3. Les éclairages cabines et carré ne sont jamais utilisés (nous
faisons tout à la frontale). Si les batteries descendent en dessous d'1/3,
nous ne laissons branché que l'indispensable en attendant qu'elles
rechargent. Evidemment nous essayons d'être autonome avec seulement
l'éolienne et le panneau solaire. En cas de nécessité, nous pourrions
toujours lancer le moteur, genre pendant une heure, pour donner un coup de
fouet aux batteries. Nous n'en avons jamais eu besoin jusque-là.

En revanche les jours de pétole qu'on passe tout entier au moteur, c'est
Disneyland ! No restrictions ! Tout est allumé, branché, connecté ... C'est
la bonne contrepartie des ces journées ennuyeuses !

Bon on cause, on cause, mais le temps passe. Demain on parlera du routage.
Allez, je vais aller me faire un café.

A demain plus au calme.


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